Plus aucun doute que le gouvernement polonais œuvre pour son retrait de l’UE ! Une décision de l’État pouvant favoriser le « Polexit » a fait plusieurs mécontents. Des dizaines de Polonais ont donc manifesté suite à un appel du chef de l’opposition.
Une manifestation inattendue
Après le désir de l’Allemagne d’Angela Merkel de quitter l’UE, c’est le tour de la Pologne. La manifestation pour l’appartenance à l’Union européenne a eu lieu le dimanche 10 octobre 2021. Cet évènement a rassemblé un grand nombre de Polonais. En effet, le Tribunal constitutionnel polonais ne reconnait plus la supériorité du droit Européen sur le droit national. Une mesure très contestée par la population.
Si cette décision est maintenue, cela pourrait être une grande avancée pour le retrait de la Pologne de l’Union européenne. C’est ce qui suscite l’inquiétude de la population qui n’a pas manqué d’exprimer son refus. La manifestation s’est déroulée après un appel de Donald Tusk, chef de l’opposition.
Pour ce dernier, il est important de manifester contre cette décision pour sauver la Pologne. « Des dizaines de milliers de personnes à Varsovie et dans plus de cent villes et villages en Pologne sont venues protester contre ce que ce gouvernement fait à notre patrie », a-t-il affirmé.
Crise entre Varsovie et Bruxelles
Ce n’est qu’en 2004, que la Pologne a rejoint l’Union européenne. Cette adhésion massive était le fruit de la déstabilisation du régime communiste de Lech Walesa. Au sein de la population, ce rattachement à l’UE est toujours apprécié. Cependant, les relations entre Bruxelles et Varsovie sont très tendues.
Depuis la prise de pouvoir en Pologne en 2015 par le parti populiste Droit et Justice (PiS) les choses se compliquent entre ces deux nations. Les mésententes sont dues à plusieurs raisons. D’abord, la Pologne entreprend plusieurs réformes judiciaires que l’UE juge inappropriées.
Aussi, la Pologne a pris une décision très critiquée le vendredi 8 octobre 2021. Ces nouvelles règles estiment que certains articles de l’UE sont « incompatibles » avec celles du pays. En outre, le tribunal de Pologne demande à l’UE d’éviter « d’agir au-delà de leurs compétences » en intervenant dans les affaires internes du pays.
La réaction de Bruxelles
Face aux déviances du gouvernement polonais, Bruxelles n’est pas resté muet. La Belgique a réagi automatiquement par le biais de la présidente de la Commission européenne. Cette dernière a rappelé la clarté des traités, et les engagements que prenaient les membres adhérant de l’UE.
Ursula Von der Leyen, président de la Commission européenne a affirmé « Nos traités sont très clairs. Toutes les décisions de la Cour de justice de l’UE s’imposent à toutes les autorités des États membres, y compris aux tribunaux nationaux. Le droit de l’UE prise sur le droit national, y compris sur les dispositions constitutionnelles ».
Pour l’instant, les discussions se poursuivent dans un climat plutôt tendu. Il faut noter que la Pologne devrait bénéficier des fonds européens pour la relance à cause de la crise sanitaire. Si un terrain d’entente n’est pas trouvé, le pays pourrait perdre cet accompagnement financier.
Les dessous de la remise en cause de la prééminence du droit européen
La décision de la Pologne de ne plus reconnaitre la primauté du droit européen n’est aucunement acceptée de l’Union. Pour le Tribunal constitutionnel « La tentative d’ingérence de la CJUE dans le système judiciaire polonais remet en cause les principes de l’État de droit, de la primauté de la constituions polonaise ainsi que le principe de la souveraineté dans le processus d’intégration européenne ».
Il se pourrait que cette décision vise à fragiliser la justice polonaise. Depuis 2015, le parti au pouvoir fait de son mieux pour contrôler le pouvoir judiciaire du pays. Le président polonais, Jaroslaw Kaczynski, multiplie les sanctions contre les magistrats qui n’adhèrent pas à ces objectifs.
