Depuis quelques années, les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France sont très tendues. Ces deux gouvernements ont de difficultés à trouver un terrain d’entente et à coopérer. Récemment, des affirmations d’Emmanuel Macron semblent compliquer la situation.
Des propos de Macron source de mésentente
La source de ces nouvelles tensions est principalement des propos du président français, Emmanuel Macron. Jusque-là, ces propos n’ont pas été démentis. Au cours d’une rencontre avec des fils de protagonistes, Macron a fait plusieurs déclarations que n’approuve pas Alger. Ce dernier à affirmer que l’Algérie d’après 1962 a été fondée sur une « rente mémorielle ». Cette construction serait entretenue par un « système politico-militaire » d’après le président.
En outre, Emmanuel Macron a déclaré que l’histoire d’Alger ne tient pas compte des vérités, mais plutôt d’« un discours qui repose sur une haine de la France ». Les tensions entre les deux pays sont aussi dues à la réduction du nombre de visas octroyer par la France aux pays du Maghreb. Pour l’heure, l’ambassadeur de l’Algérie près de la France a été rappelé.
Algérie tient beaucoup à « la mémoire »
L’histoire occupe une place très importante en Algérie. Les propos du président français sont donc de très mauvais goût. Pour Hassen Kacimi, un spécialiste des questions migratoire, l’histoire est primordiale pour Alger « parce qu’elle touche l’histoire, l’âme et l’identité du peuple algérien ». En janvier 2021, la France et l’Algérie avaient signé une coopération pour une réconciliation par un travail de mémoire.
Cependant, le rapport remis par la France a été jugé non-objectif par l’Algérie. Selon Alger, il manque dans le rapport « la reconnaissance officielle par la France des crimes de guerre et contre l’humanité perpétrée pendant les 130 années de l’occupation de l’Algérie ».
Pour le gouvernement algérien, la posture de l’Élysée « heurte les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire (et) a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologétique du colonialisme ».
Quelques tensions récentes
Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie sont tendues depuis un certain temps. Certaines des causes de ces faits remontent à avril 2021. Alger avait en effet annulé une visite du Premier ministre français Jean Castex en Algérie. D’après le gouvernement algérien, la délégation française était trop petite.
En mai 2020, l’ambassadeur d’Algérie près de la France a été rappelé. Pour cause, la diffusion sur des chaînes publiques françaises de deux documentaires. Ces documentaires étaient relatifs à des manifestations prodémocratie (Irak) en Algérie. L’une des véritables causes des tensions remonte à février 2005. L’État français avait adopté une loi qui reconnaissait le « rôle positif de la colonisation ». Bien que la loi fut abrogée par la suite, elle a mis fin à un traité d’amitié entre les deux États.
De précédentes bonnes relations entre les deux pays
Les relations entre la France et l’Algérie n’ont pas toujours été tendues. En juin 2020 par exemple, la France avait restitué quelques reliques à Alger. Il s’agissait de 24 crânes de résistants algériens à l’occupation française. Ces personnes avaient été décapitées. Les révoltes ayant conduit à leur décapitation ont eu lieu dans le sud de l’Algérie au XIXe siècle.
En outre, la France avait également reconnu son implication dans la mort d’Ali Boumendjet, un avocat algérien mort en 1957. L’Élysée a affirmé qu’il fut tué, après avoir été torturé, par l’armée française. Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Emmanuel Macron avait également déclaré que la colonisation fut un « crime contre l’humanité ». Il fit cette déclaration en Algérie, ce qui lui a valu plusieurs éloges de la presse algérienne.
Les opérations de Barkhane compromise
L’Algérie n’a pas tardé à prendre des dispositions suite aux déclarations d’Emmanuel Macron. Dorénavant, les avions militaires français n’ont plus l’autorisation de survoler le territoire algérien. Or, ces vols importants étaient fréquents dans le cadre de l’opération Barkhane au nord du Mali. La décision est parvenue à l’état-major des armées françaises le 3 octobre.
Cette interdiction de l’Algérie fragilise les opérations des troupes françaises au Sahel dans la guerre contre les terroristes. La situation pourrait être plus critique si la restriction dure trop longtemps. Il faut aussi noter, que plusieurs bases françaises au sahel devront fermer d’ici 2023.
Coopération entre l’Algérie et la Russie
Au centre de ces tensions, la Russie est encore présente. En effet, la coopération militaire entre l’Algérie et la Russie prend de plus en plus d’ampleur. Des exercices conjoints entre les soldats des deux États ont lieu actuellement à Caucase du Nord.
Les entraînements se dérouleront jusqu’au 11 octobre 2020. Près de 160 militaires sont mobilisés à cet effet. Les exercices visent un renforcement des compétences en matière de lutte contre le terrorisme, le démantèlement des formations armées, etc. À l’heure actuelle, la Russie est le premier fournisseur d’Arme en Algérie. De 2016 à 2020, les importations ont connu une hausse de près de 64 %.